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    Philippe ANDRE

     

    Un sculpteur de granit breton, installé à La Chapelle de la  Verrerie à Fougères (Ille et Vilaine)

    Philippe André, sculpteur fougerais (photo), prend ses quartiers à Dol de Bretagne et s'empare de divers lieux...

    De nouvelles doloises dans la Grande rue et autour de la cathédrale Saint-Samson.

     La ville de Dol a accueilli de nouvelles arrivantes. En effet, une dizaine de femmes en blocs monolithiques de granit ont été délicatement installées face à la mairie et près de l’office de tourisme et  séjourneront dans notre ville jusqu’à la fin de l’été.

    Venez à Dol de Bretagne, admirer ces œuvres . 

     Et profitez d’une promenade en calèche pour découvrir tous les autres beaux sites de cette belle ville médiévale.

     

    Bonne journée


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    Bon dimanche....

    Joyeuse fête aux "Thibault".....

     

    Citations du jour:

    "Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes."

    (Corneille)

     

    "L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir."

    (La Bruyère) 


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  • LE PARADIS DU COUCHANT

    Quand le Breton des côtes se prépare à mourir, son âme impatiente et lassée de son corps brûle de devenir anaon et d'appareiller au large.

    C'est là que se trouve le Paradis sans latitude ni longitude que les Celtes trouvèrent en eux-mêmes sans sextant ni boussole.
    Les Irlandais l'appellent Tir na n'Og et les Bretons Bro ar Re Yaouank, qui veut dire Terre des Jeunes, parce que le temps n'y est pas compté.
    Une île, terre flottante, qui ne connaît qu'une fois la même vague, ne reste qu'un instant à l'aplomb de chaque étoile. Elle est beaucoup plus loin qu'on ne saurait le dire, et pourtant il suffit d'une seule marée pour la rejoindre.

    On ne peut pas mourir quand la mer monte au plein. Le dernier souffle est exhalé à mer étale et le reflux embarque l'âme dans la lourde écume de sa vague en retour.
    Mais il faut le vent haut, le vent d'amont, pour porter en kornog. Si le vent garde l'âme dans le sillage du soleil, elle navigue sur l'île fortunée, au signal d'un grand feu qui arde nuit et jour la plus haute éminence.

    Au rivage l'attend un cortège d'élus dans une lumière surnaturelle où toute impureté se dissipe et se fond. Tous les arbres sont verts, toutes les nourritures se résolvent dans la pomme, tous les breuvages dans l'hydromel des sources vives. C'est un pardon sans fin, sous les ombrages, et les plus beaux cantiques des fées à tresses blondes bercent les bienheureux dans leurs demeures transparentes.

    Voilà ce que l'on disait à Molène ......

    Bonne soirée… toujours fraîche pour un mois de juillet en Bretagne….

     

    Pensée du jour :

    « La vie n’est pas décorée par un ruban, mais c’est quand même un cadeau. »

     

    Dicton du jour :

    « Juillet frais, épaisse tourte, met peu de vin dans ta coupe. »

      

     


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  • Si vous avez été au Ménez-Hom, vous avez du remarquer le « tas de pierres» (Ar Bern-Meïn). Mais vous ne savez peut-être pas son histoire. Je m’en vais vous la conter.

    Autrefois, il y avait en Bretagne un roi très puissant qu’on appelait le roi Marc’h parce qu’il était fort comme un cheval. Samson lui-même n’aurait pu jouter avec lui. Le roi Marc’h s’enorgueillissait de sa force ; souvent aussi, il en abusait. C’était un terrible batailleur. Malheur à qui faisait mine de lui résister. Quand il avait envie d’une chose, il ne se gênait pas pour la prendre, surtout quand cette chose était une belle fille qui lui plaisait. Il faut tout dire : le roi Marc’h avait aussi ses bons côtés. Par exemple, il distribuait volontiers l’aumône. De plus, quoiqu’il ne fût pas dévot, il avait une vénération particulière pour sainte Marie du Ménez-Hom. On prétend même que c’est lui qui fit construire la jolie chapelle qui est à mi-pente sur le versant de la montagne, et qui, depuis, est restée dédiée à cette sainte.

     

    Quand il mourut (notez que c’est en pleine orgie qu’il trépassa), le bon Dieu parla de le damner. Mais sainte Marie jeta les hauts cris, et plaida si bien la cause de son fidèle serviteur, que le bon Dieu se laissa fléchir.

    — Soit, dit-il, ton roi Marc’h ne sera point damné. Mais son âme devra demeurer dans la tombe, jusqu’à ce que cette tombe soit assez haute pour que, de son sommet, le roi Marc’h puisse voir le clocher de ta chapelle.

    Le roi Marc’h, pour être plus près de la sainte, son amie, avait ordonné qu’on l’enterrât au Ménez-Hom. On l’y avait enterré, en effet ; seulement, au lieu de creuser sa tombe dans le cimetière de la chapelle, parmi les morts du commun, on avait jugé plus convenable de lui faire une sépulture à part, sur le versant opposé de la montagne, en sorte qu’entre cette sépulture et la chapelle il y avait un grand dos de lande.

    Le bon Dieu, en mettant au salut de l’âme du roi Marc’h la condition que j’ai dite, pensait satisfaire à sa justice éternelle tout en condescendant au désir de sainte Marie. Le roi Marc’h ne serait point damné, il ne serait jamais sauvé non plus.

    Oui, mais les saintes ont quelquefois plus de finesse que le bon Dieu, tout Dieu qu’il est.

    A quelque temps de là, un mendiant, passant près de l’endroit où avait été enterré le roi Marc’h, rencontra une belle dame qui semblait porter un objet fort lourd dans les plis de sa robe.

    Il lui demanda l’aumône.

    — Volontiers, répondit la belle dame, mais d’abord faites comme moi. Prenez une de ces grosses pierres qui sont là, dans la lande, et venez la déposer sur la tombe où je vais moi-même déposer celle que je porte.

    Le mendiant obéit. La belle dame l’en récompensa, en lui glissant dans la main un louis d’or tout neuf. Vous pensez si le mendiant remercia.

    — Promettez-moi, dit la belle dame, qu’à chaque fois que vous passerez en ce lieu, vous ne manquerez jamais de faire ce que vous avez fait aujourd’hui.

    — Je vous le promets.

    — Je souhaiterais aussi que vous fissiez la même recommandation à toutes les personnes de votre connaissance qui ont coutume de voyager dans la montagne.

    — Je le ferai.

    — Au surplus, je puis vous le confier : c’est l’âme du roi Marc’h qui est enfermée ici. Elle sera sauvée le jour où, de ce tas de pierres que nous venons de commencer, elle pourra voir le clocher de la chapelle qui est de l’autre côté du mont. Le roi Marc’h a toujours été bon pour les gens de votre sorte. Rendez-lui du moins en cailloux ce que vous avez reçu de lui en pain et en menue monnaie. Soyez assuré d’ailleurs que sainte Marie vous en saura gré.

    Vous l’avez deviné déjà : la belle dame n’était autre que sainte Marie elle-même.

    Le mendiant s’acquitta en conscience de la commission de la sainte.

    Depuis lors, il s’est écoulé plus de cent ans.

    D’année en année, le tas de pierres grandit. Chaque passant y apporte sa pierre. Moi, quand je chemine de ce côté, j’ai soin, dès le pied de la montagne, d’emplir de cailloux mon tablier. Beaucoup de femmes font de même, pour être agréables à sainte Marie. Avant que le tas soit assez élevé, il faudra sans doute attendre bien des années et des années encore. Mais aussi le roi Marc’h sera sauvé pour l’éternité, et sainte Marie aura joué au bon Dieu un tour dont certainement il ne se fâchera point.

    Voilà l’histoire du Bern-Meïn

     

    (Conté au Port-Launay, par une mendiante connue sous
    le nom de Katic-coz.)

    Bonne lecture

    Passez une douce soirée dominicale…

    Excellente semaine à venir….


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